étapes: 213 Spécial East London
Ruches créatives
A l’heure où j’écris ces lignes, je suis déjà très en retard car le numéro d’étapes: 213 Spécial East London couvre les mois de mai et juin (plus que trois semaines pour l’acheter). Pour ce numéro, étapes: nous convie à un voyage passionnant et éclairant au sein de l’East London. Plus précisément l’East End qui fait partie de l’Est London ( la grande ceinture de Londres) est un quartier chargé d’histoire, marqué par les vagues successives d’immigrations, il est l’archétype de la misère sociale. Tout dabord lieu d’asile pour les populations rurales acculées par la misère à chercher maigre pitance dans les villes, il a ensuite vu s’échouer dans la fange de ses quartiers, des populations diverses, tels au XVII siècle les Huguenots fuyant les persécutions religieuses qui divisaient la France, puis les catholiques irlandais fuyant la repression protestante mais également, pendant la seconde guerre, les juifs ashkénazes rescapés des pogroms d’Europe de l’Est. C’est dans l’Est End que fut créé à Limehouse le premier chinatown de Londres (lieu maintes fois mentionné dans Sherlock Holmes) et c’est également dans ses entrailles qu’existe aujourd’hui Banglatown qui représente la plus grande communauté autour de Whitechapel et Brick Lane.
Mais la région où s’engageait ma voiture n’était qu’une misère sans fin. Les rues grouillaient d’une race de gens complètement nouvelle et différente, de petite taille, d’aspect miteux, la plupart ivres de bière. Nous roulions devant des milliers de maisons de briques, d’une saleté repoussante, et à chaque rue transversale apparaissaient de longues perspectives de murs et de misère.Cà et là, un homme ou une femme, plus ivre que les autres, marchait en titubant. L’air même était alourdi de mots obscènes et d’altercations.
Jack London : Le Peuple de l’abîme
Depuis les années 90 la gentrification du quartier a vu arriver un nouveau type de « migrants » plus aisés, également plus « branchés, » issus des écoles d’art, attirés par des loyers abordables. La misère a ainsi fait place au pittoresque, les stigmates du captitalisme outrancier sont devenus les emblèmes de « marchandises » à la mode. C’est à travers ce quartier complexe et regorgeant de créativité qu’étapes: vous invite. Une viste argumentée comme à leur habitude et menée cette fois par la plume experte de Liz Farrelly, accompagnée de photos soignées, le tout supporté par une maquette toujours aussi plaisante à lire, à compulser. Très éclectique ce voyage londonien vous touchera à n’en pas douter, quelles que puissent être vos affinités.
Malika Favre

Malika Favre
Auteur de la couverture particulièrement impactante de étapes: 213 Spécial East London, Malika Favre est une illustratrice française basée à Londres. Adepte d’un design épuré et minimaliste elle lie avec une sensibilité magistrale esthétique rétro et interprétation contemporaine. Incontournable pour qui apprécie la mode, elle débarasse ses créations visuelles de tout élément parasite pour aller directement à l’essentiel. http://www.malikafavre.com
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