Mercedes classe C
Mercedes un juste retour des choses
Faites briller l’étoile 🙂
Alors que Mercedes caracole en tête du championnat F1, du moins jusqu’à ce jour (Le grand prix du Canada ayant rappelé que rien n’est jamais gagné d’avance), redorant par là même son blason de constructeur, j’avais envie de faire un rapide retour sur cette marque qui semble parfois étrangement peiner à reprendre la place qui, à mon sens, lui revient de droit.
Constructeur premium avant tous les autres
Nombreux sont ceux qui semblent l’avoir oublié, mais Mercedes a pendant de nombreuses années été synonyme de prestige, d’excellence, de luxe. Si l’expression « Deutsch qualität » est paradoxalement devenue une tournure idiomatique française, elle devrait pourtant s’appliquer bien davantage à la marque à l’étoile qu’au dérivé germanique de « LA » marque américaine par excellence.
Voiture des hommes d’état, des stars, marqueur social y compris dans les films et séries TV de tous poils et de toutes nationalités, Mercedes est une marque emblématique faisant partie intégrante de l’imaginaire collectif. C’est Riad Sattouf qui d’ailleurs le résume assez bien en parlant de la perception que son propre père en avait : celle d’un véhicule immensément long aux formes cubiques et avec de grandes roues carrées « la meilleure voiture du monde ».
De nombreuses références
Je me souviens pour ma part de ce grand volant gainé de cuir enroulé autour du cerceau, le tableau de bord enveloppant aux buses d’aération rondes puis carrées, sur les modèles des années 90, avec son pare brise coiffé d’une bande teintée de couleur verte, sans parler de la calandre arborant fièrement l’étoile, visible depuis l’habitacle, dans le prolongement du capot moteur légèrement bombé. L’Amérique dans mon imaginaire d’alors ! Je passe en revanche rapidement il est vrai, sur les couleurs douteuses de l’époque comme le jaune moutarde, l’orange terne, le marron poussiéreux et le vert assassiné par un jaune trop présent que nous imputerons aux goûts de cette période plus qu’à la marque en elle-même. Seul subsiste le beige sable parfaitement identifiable et judicieusement réservé, de nos jours, aux taxis allemands.
Qui n’a pas regardé avec envie les différentes E-class 300, 280, 250 et autres S des années 70, 80, aux habitacles soignés bien au-delà de ses contemporaines hexagonales non pour autant dénuées de charme. Que s’est-il donc passé pour que ce fleuron de l’automobile se fasse ravir en quelques années, la première place par ses concurrentes germaniques dont notamment la marque aux 4 anneaux qui faisait encore, fin des années 80, office de challenger ?
La Mercedes classe C est sortie de sa chrysalide
Refonte stylistique des modèles de la marque
Une chose est pourtant certaine : depuis 2 ans Mercedes opère un retour en force et semble bien décidé à reprendre « sa » première place de constructeur premium. La refonte stylistique des modèles de la marque,( dont la nouvelle classe A, apparue au salon de Genève en 2012, peut se targuer d’être la pièce charnière) a eu le mérite de remettre l’étoile au centre du capot. Dans le sillage de cette « baby » Mercedes, une véritable compacte premium soit dit au passage, s’en sont suivies : la CLA avec sa ligne de coupé 4 places à vous « couper » le souffle justement, la GLA, la nouvelle classe S et surtout celle qui a occupé le devant de la scène automobile dans le segment des petites berlines ces derniers mois, j’ai nommé la Mercedes classe C.
Une nouvelle venue dans la lignée
D’ordinaire ce sont les cadettes qui prennent exemple sur leurs ainées, cette fois, il semble en avoir été autrement. Plus vraisemblablement imputable à une requalification des directives stylistiques de la marque, cette nouvelle Mercedes classe C inflige un sérieux coup de vieux à sa devancière qui semble dorénavant puiser ses racines génétiques dans les modèles « 190 » et consoeurs, plus que dans ses contemporaines.
La nouvelle classe C en effet, hérite de la nervosité formelle de sa petite soeur (notamment sur la face avant) et les qualités statutaires de son aînée la Mercedes classe S.
Ce modèle tri-corps arbore donc un design bien équilibré avec une ceinture de caisse aux courbes tendues, diminuant visuellement la prégnance du coffre, tout en préservant sa morphologie de berline. Des lignes de force qui prennent naissance dans les portes arrières rejoignent en face avant des optiques au design soigné. Bien que répondant aux standards d’habitabilité, la ligne de toit n’en est pas pour autant rectangulaire et réussit à préserver les caractéristiques dynamiques de l’ensemble, tout en ménageant une hauteur de plafond très confortable aux places arrières. Vos passagers s’y sentiront tout aussi bien que dans un salon pullman.
La Mercedes classe C vous propose de voyager en First classe
Si le design extérieur est donc particulièrement réussi, c’est lorsque l’on prend place dans l’habitacle de la Mercedes Classe C que la différence avec sa devancière s’avère flagrante, pour ne pas dire écrasante. Elle a tout d’une très très grande, de l’habillage des portières en passant par le dessin des sièges, l’ergonomie de la planche de bord, la précision des assemblages, la qualité des matériaux employés, tout y est parfait et de bon goût si l’on met de côté l’aspect très ouvragé des baffles chromées un tantinet ostentatoires, logées en haut des portières, mais là c’est avant tout une question de goût personnel ! Même si certains plastiques au traitement métal peuvent prêter à discussion il n’y a rien dans la Mercedes classe C qui ne soit en-dessous de ses concurrentes.
Le volant gainé de cuir de taille modeste se tient parfaitement en main, les commodos de la console centrale tombent naturellement sous la main, les commandes de réglage de sièges sont comme pour tous les véhicules de la marque, astucieusement placées sur les portières, ce qui les rend parfaitement accessibles. La position de conduite est parfaite et invite au voyage. Les compte tours traditionnels soulignés d’une jante chromée sont parfaitement lisibles et l’affichage tête haute est idéalement positionné, sans parler du fait qu’il reprend les données GPS, un must !.
Bref il n’y a rien à redire, les matériaux sont raffinés, l’ergonomie parfaite et le soin apporté au détail relève de la perfection. Certains journalistes considèrent l’assemblage comme perfectible, j’aurais pour ma part tendance à dire que certaines idées reçues ont la vie dure. En cherchant la petite bête, une chose peut prêter cependant à discussion c’est le graphisme des instrumentations digitales. Si il est effectivement possible de lui reprocher son manque d’audace, notamment dans le choix des typos et des couleurs, il faut lui reconnaître sa très bonne lisibilité, bien au-delà des interfaces de ses concurrentes BMW et Audi qui m’ont été donné d’expérimenter.
La Mercedes classe C c’est également des technologies de pointe
Technologiquement, la Mercedes classe C rassemble ce qui se fait de mieux. En matière de sécurité cette berline excelle en proposant toute l’armada des systèmes dernier cri comme le freinage d’urgence, l’assistance directionnelle, une caméra stéréo d’une portée de 500m qui détecte de jour comme de nuit les objets statiques ou en mouvement et contrôle les marquages au sol. La classe C propose bien entendu la détection d’angles morts, le régulateur de vitesse adaptatif mais également la vision 360° grâce à des caméras avant, arrière et latérales disposées sous les rétroviseurs.
En matière de confort la classe C propose le TouchPad, un pavé tactile qui vous permet d’accéder au menu de l’interface aussi aisément que sur un smartphone. Commande vocale et molette traditionnelle restent disponibles pour ménager les habitudes des clients de la marque. L’agrément de conduite quant à lui n’est pas oublié avec notamment l’Agility Select qui vous donne le choix entre 4 programmes de conduite qui influeront sur la direction ou la réponse moteur. La suspension pneumatique en option semble en revanche ne pas faire l’unanimité des journalistes, tous médias confondus, qui la trouvent superflue.
Disponible en 5 motorisations dont deux diesels (170 et 204 ch) et 3 essences (156,184,211ch) la Mercedes classe C vient de dévoiler sa version break. La version coupé quant à elle est encore issue de la génération précédente (préférable d’attendre donc). A Genève il était question d’une version 4 matic et d’une variante « classique » avec une calandre surmontée de l’étoile, ces données ne figurent pas sur le configurateur du site Mercedes.
Côté tarif la petite berline de Mercedes n’est pas donnée puisqu’en version full options, avec une Mercedes classe C 180 on dépasse très rapidement la barre de 55 000 euros. Une voiture donc bien sous tous rapports qui, si elle mérite que l’on casse sa tirelire, nécessite tout de même que cette dernière soit particulièrement bien remplie.
Des alliés de choix
Si le groupe Daimler est rentré au capital de Tesla en 2009 pour une alliance stratégique orientée électrique, il faut souligner que Daimler a également signé des accords en 2010 avec le groupe Renault-Nissan. S’il est vrai que le groupe Daimler-Mercedes est probablement venu chercher le savoir-faire de Renault en matière de « petite » motorisation, c’est tout à l’honneur du savoir-faire de notre marque au losange. Ceux qui comme moi lisent régulièrement la presse spécialisée (auto moto, automobile magazine, auto-journal ) auront noté, j’en suis certain, que lors des classements « fiabilité + qualité de service » Renault se hisse régulièrement en tête de liste. Dommage qu’en matière d’habitacle les derniers modèles de la marque au losange (Clio, Capture) aient considérablement perdu en qualité perçue. Avec leur design novateur, les dernières productions Renault auraient été plus avisées de s’inspirer du standard des récents modèles Mercedes plutôt que d’upgrader à coup d’artifices plastiques les modèles Dacia. Mais voilà, avec une progression écrasante des ventes de la marque lowcost de Renault sur un marché automobile, quoi qu’on en dise, toujours en berne, le coeur a ses raisons que le portefeuille lui n’ignore pas.