« Putain 10 ans » (ou presque) comme le disait l’un des personnages emblématiques des Guignols de l’info

Pas tout à fait, mais mon dieu que l’attente fut longue avant la relève.

Elle est petite, racée, parfois rouge, c’est un roadster extrêmement désirable, un véritable condensé de plaisir et un aimant à phantasme et elle est en lice pour l’élection de la plus belle voiture de l’année… Ce n’est pas une italienne, ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose surtout pour le budget 🙂 Il s’agit de la Miata ou Mazda MX5 !

Mazda MX5, un roadster encore inégalé ?!

Miata ou Mazda MX5 NA/MKI de 1989

Elle est assurément ma préférée même si je n’ai jamais franchi le pas (à deux roues de le faire cet été), celle que je regarde avec fascination depuis sa sortie en 1989 (bouille de grenouille et phares escamotables) alors que je n’étais en âge que de conduire une mobylette, je veux parler de la Miata ou Mazda MX5. Après moultes spéculations, la 4ème génération du petit roadster Mazda a enfin dévoilé ses lignes et son minois (lors d’un lancement presse et internet courant septembre). Il était grand temps, car sa devancière, léger relifting mis à part, accusait tout de même le poids de ses presque 10 années d’existence (2005). J’ai à ce propos récemment testé une version 1,8 MZR 126 ch boîte manuelle 5 rapports : indéniablement j’ai adoré la tenue de route, la position de conduite, le pommeau de vitesse tombant naturellement dans la paume de main et la boîte guidée avec précision. En revanche j’ai tiqué sur le moteur atmosphérique très lent à la relance, même en montant fortement dans les tours au risque de siphonner de façon gloutonne le réservoir d’essence et l’absence totale (abstraction faite des sièges chauffants) des éléments de confort communément présents sur la majorité des véhicules contemporains. La MX5 3 éme génération, à l’image de sa radio à cristaux liquides, datait bel et bien du début du siècle soit la préhistoire en terme de technologie automobile.

Design Kodo et identité préservée

Mazda MX5 la relève de la Miata.

Mazda MX5 version 2015

La nouvelle mouture de la Mazda MX5 réussit à marier subtilement les lignes du design Kodo avec les gènes qui ont fait le succès de la MX5 (roadster vendu à 940 000 exemplaires à travers le monde selon wikipedia, plus d’1 million selon l’Automobile Magazine). Avec ses paupières de phares plus effilées elle gagne en agressivité, la ligne de caisse, quant à elle, se fait plus dynamique grâce à des courbes qui contrairement à ses ainées sont plus tendues. La ligne de coffre concave met en exergue des feux arrière au dessin soigné, d’aucuns diront qu’ils s’inspirent des optiques de la jaguar F-Type, ce qui est peu probable lorsque l’on connait le délai nécessaire à l’aboutissement d’un modèle automobile. De plus si l’on regarde attentivement les feux arrière de la NA/MKI de 1989 il est possible d’entrapercevoir les prémices des contours des optiques arrière de la Mazda MX5 cru 2015.
https://www.youtube.com/watch?v=IRm–HgB-M4

Retour rapide sur l’histoire de la Mazda MX5

Une californienne née en pleine période de la réunification.

MX5 4éme génération

Originellement née en et pour la Califorie, en 89 la Miata a pourtant également fait un tabac en Allemagne du Nord où je résidais alors. Il faut croire que la qualité n’a pas d’âge car encore récemment, l »automobile Magazine » vantait les mérites de la mécanique du roadster MX5, qu’il qualifiait d’increvable. Dans son dossier sur la fiabilité des modèles les plus couramment utilisés; l’Automobile Magazine » classait même la MX5 en numéro 1 de sa catégorie. Espérons qu’à l’instar de ses devancières, la MX5 millésime 2015 fasse preuve d’une même constance. Sans chauvinisme aucun, cette Mazda MX5 4ème du nom est en partie le fruit d’un designer français, soyons honnête, franco-americain … d’adoption : Julien Montoussé. Design Manager Mazda, il réside à Los Angeles en californie, un retour aux sources en somme !

Selon l’ Automobile Magazine d’octobre 2014, la MX5 devrait s’alléger de 1 000 kg grâce à de nombreux éléments en aluminium (capot, couvercle de malle, ailes avant, renforts de boucliers, tunnel de transmission) et voir son centre de gravité abaissé pour une meilleure tenue de route (est-ce bien possible !). La chasse au poids superflu a également entrainé la disparition du toit escamotable qui, soit dit en passant, avait une fâcheuse tendance, dans la MX5 3ème génération, à vous donner le sentiment d’être allé vous réfugier sous une baignoire renversée tant l’acoustique était désagréable une fois le toit déployé. Selon l’argus.fr, à l’instar de la génération précédente, le MX5 cru 2014 devrait bénéficier de deux motorisations atmosphériques dépourvues l’une comme l’autre de turbo. Plus modernes, ces motorisations de 1,5 et 2 litres, devraient en toute logique bénéficier de la technologie SKYACTIV-G (consommation en baisse et performances en hausse) déjà présente sur les Mazda 3 , 6 et le CX5.
Le cockpit quant à lui, garde le charme inhérent d’un petit roadster avec en prime une instrumentation qui promet d’être cette fois aux standards Mazda. On voit ainsi apparaître au centre du tableau de bord un écran multimédia semblable à celui de la Mazda 3 (comparable à celui des Mercedes class A, B et C). La Mazda MX5 évolue plus qu’une Golf, moins qu’une Fiesta, juste ce qu’il faut pour conserver les sensations et le plaisir originel tout en intégrant le design Kodo et en gratifiant ce véhicule mythique (osons le terme) des éléments de sécurité et de confort qui la conforteront à n’en pas douter, dans son rôle d’icône intemporelle.

Julien Montoussé

Un designer d’émotions.

A mon humble avis, les designers sont souvent ceux dont on parle le moins et c’est pourtant bien dans l’automobile que leur importance s’avère des plus évidentes. Aussi ai-je souhaité profiter de l’occasion pour rendre hommage à ces talentueux artisans distillateurs d’émotions.

Dans le cas de la Mazda MX5, mais plus généralement, j’ai souvent eu le sentiment que l’intérieur des véhicules était le parent pauvre du design automobile. En effet pendant de nombreuses années en Europe du moins, l’approche pouvait sembler avant tout fonctionnelle. Sur la majorité des modèles grand public on trouvait des tableaux de bord surmontés de casquettes plus au moins grandes, plus ou moins carrées recouvrant un nombre plus ou moins important de compte tours et autres cadrans indicateurs de trucs et de machins. Le tout dépendant plus ou moins de la sportivité du modèle ou de son segment de marché.

Les choses ont heureusement bien changé depuis et c’est là que des designers de talent tel que Julien Montoussé entrent en scène. Soit dit en passant, si la forme extérieure d’un véhicule est d’une importance capitale, j’ai pour ma part, tendance à passer plus de temps à bord qu’à l’extérieur de mon véhicule. Aussi, c’est très égoïstement que je porte une attention toute particulière à la qualité de l’agencement et des matériaux intérieurs.
Actuellement expatrié aux Etats Unis, Julien Montoussé réside dans la cité des anges et travaille pour le centre de recherche « Mazda North American Operations ». Vous trouverez sur la toile bon nombre de rouges qui démontre toute l’étendue de ses talents.

Arrivé chez Mazda en 2009, Julien Montoussé a également, en plus de l’habitacle de la nouvelle MX5 qu’il me tarde de découvrir autrement qu’en photo, signé l’intérieur du Concept Shinari. Designer expérimenté il a de plus, lors de son passage chez Général Motors entre 2002 et 2009, marqué de son coup de crayon dynamique le design intérieur de la Camaro et de la Corvette.