ORI – Objet roulants Identifiés
Lorsque l’automobile électrique sert à marquer les esprits
Entre réalité et anticipation futuriste nous sommes parfois en droit de nous interroger…
L’objet de cet article trouve son fondement dans l’E-mail que j’ai récemment reçu, comme tant d’internautes je présume et qui avait pour objet, je cite : « Venez découvrir le XL1, la voiture high tech de série ». C’est avant tout le « de série » qui m’a pour le moins interpelé. Voici donc un rapide état des lieux de ces ORI (Objet Roulant Identifié) qui parcourent ou pourraient parcourir prochainement nos rues et routes . Au rang des voitures rationnelles, non directement dérivées des modèles de série, nous avons la Citroên C0 (Mitsubishi i-MIEV rebadgée) la Renault Zoé, la Nissan Leaf ou la plus récente et très aboutie BMW i3 (incontestablement la plus rationnelle, la plus élégante et la mieux finie pour un prix d’attaque, comparable à celui de la C0, cherchez l’erreur). En marge de ces productions quelque peu prosaïques, il est une réalité électrique qui tend à rejoindre la fiction.
Renault Twizy
Une approche concrète un brin décalée ?!
De tous les véhicules électriques, le plus connu est très certainement la Renault Twizy (Merci David Guetta :-)). Ce quadricycle apparu en 2009 au salon de Francfort ne s’est vendu en 2013 qu’à 307 exemplaires. Sur un marché qui enregistre une progression de 41% sur la même année avec 14 807 unités vendues, il semble que ce drôle d’engin soit à classer dans la catégorie des véhicules anecdotiques ou confidentiels. Si le Twisy peut profiter d’un capital sympathie non négligeable et par conséquent jouer un rôle certain lors d’opérations de street-marketing, il n’est au quotidien pas très facile a vivre. Rassemblant les défauts des deux roues avec son habitacle mal isolé des intempéries et sa forte exposition aux gaz d’échappement , il pâtit également des inconvénients propres à l’automobile. En effet trop volumineux pour se faufiler avec l’agilité d’un scooter, le Twisy vous laissera coincé dans les embouteillages. Son gabarit rend également impossible de le parquer dans les garages pour deux roues. Si sa vitesse de chargement s’avère plutôt rapide (3h30 environ) le Twizy ne possède qu’une autonomie de 50 Km. De plus ses portes en élytres et de fabrication légère le rendent à la fois vulnérable aux dégradation et peu pratique dans les parkings bas de plafond. Si le Twizy (Nissan) sera prochainement utilisé dans le cadre d’un programme d’autopartage dans le ville de Yokhoama on est en droit de se demander ce qui a poussé Renault à commercialiser ce drôle de quadricyle. Disponible en 4 coloris Le Twisy est un véhicule assurément fun dont le prix débute à 7240 euros en version « Life » et peut grimper jusqu’a 9940 euros en » Edition Sport » (la dénomination sport n’est elle pas antinomique avec la vocation écologique urbaine du twisy ?) en mode full options. Petit rappel le Twisy n’est pas autorisé sur les axes réservés aux automobiles.
Toyota i-Road
Après les i-Pod, l’i-Road serait-il le concept roulant que nous attendons tous ?
Toyota a de son coté frappé les esprits de belle manière en présentant l’i-Road au salon de Genève 2013. Véhicule électrique à 3 roues, le prototype à usage urbain i-Road nous fait entrer de pleine roue dans le futur. Légèrement plus gros qu’un scooter, tout aussi confortable qu’une voiture, il offre au conducteur et à son passager un comportement d’une agilité sans équivalence. Alimenté par une batterie lithium-ion, la motricité de l’i-Road est quant à elle, assurée par 2 moteurs de 2 KW situés dans les roues avant. Fort de ses 2,35m de long pour une hauteur et un empattement respectivement de 1,445 m et 1,7 m, l’iRoad est une alternative plus que crédible aux motocycles. La Technique Active Lean, permettant une prise d’angle automatique sous l’effet combiné de l’incidence de braquage et de la vitesse, lui confère un comportement tout à la fois incisif et ludique. Si l’autonomie de l’i-Road devrait être comparable à celle du Twisy, sont habitacle promet en revanche de soigner ses occupants avec au programme : chauffage, système audio et connectivité main libre. Si la petite taille de l’i-Road risque d’en rendre difficile l’accès aux personnes à forte corpulence, il devrait sans nul doute jouir d’un fort pouvoir d’attraction aupres de la grande majorité des conducteurs. Un certain temps d’adaptation devrait s’avérer nécessaire pour les automobilistes peu habitués à sentir leur véhicule s’incliner dans les virages. En revanche l’i-road pourrait bien rendre ses passagers dépendants aux enivrantes sensations de glisse qu’il semble procurer. Toyota propose là un concept particulièrement innovant, qui ne peut laisser indifférent. Reste, s’il est produit en série, à en connaitre le prix ! Pour l’instant l’Ii-Road devrait être prochainement essayé en France du coté de Grenoble.
Volkswagen XL1
Ce véhicule prétendument de « série » ?!
De prime abord plus conventionnel , Volkswagen a récemment dévoilé le XL1, un concept hybride supposément frugal, ne devant pas nécessiter plus d’un litre au 100 Km. Volskwagen s’est récemment amusé à en faire la promotion comme s’il s’agissait d’une voiture de série comparable aux autres. Que nenni, ce véhicule, né de la volonté de Ferdinand Piech himself , s’il roule bel et bien, semble en réalité n’être réservé qu’à une petite minorité de privilégiés. En effet il faudra être capable de débourser un minimum de 110 000 euros pour s’offrir cette voiture à l’aspect de navette spatiale. La XL1 peut donc s’enorgueillir d’être la voiture du peuple, pardon, la Volkswagen la plus chère actuellement présente au catalogue de la marque. Extrêmement légère ( 800 Kg max) la XL1 est donc tout logiquement constituée de carbone, d’aluminium et de matériaux composites légers pour les parties vitrées. Animé par un moteur TDI de 48 chevaux couplé à un moteur électrique de 27CV, la XL1 possède un coefficient de pénétration dans l’air inférieur à 0,2 ce qui lui permet d’afficher officiellement une consommation de 0,83l/100 km. N’espérez pas un intérieur grand luxe car les économies de poids ne se sont pas faites sans sacrifice. Exception faite des écrans faisant office de rétroviseurs, et des portes papillon, le tableau de bord de la XL1 évoque furieusement celui de la UP avec une pointe de Classe A (écran media accroché au centre du tableau de bord) mais le standard VAG devrait être respecté avec de nombreux éléments bien connus des utilisateurs de la marque (volant, levier de vitesse DSG, plafonnier Golf plus, etc…). A bord, l’impression distillée semble être celle d’une super car. Positionnée au ras de la route la XL1 offrirait également de très plaisantes sensations de conduite même si l’habitacle filtrerait assez mal les bruits de roulement. En resumé si la XL1 avec ses portes en élytre et sa bouille d’Ovni semble toute droit sortie du film Oblivion (et encore) il faut avouer qu’elle est beaucoup plus chère qu’un Twizy et ne permet guère de transporter plus de deux personnes, conducteur inclus. Bref la XL1 semble être avant tout un coup de pub assez efficace pour un groupe automobile qui aura mis du temps à prendre le train … de l’électrique en marche. Volkswagen avec le XL1 semble avoir fait sienne la phrase de Paulo Coelho : « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… Elle est mortelle. »